Une colombe grise et une petite colombe blanche, — Autour de la vieille tour de Saint-Michel, — Ensemble volent à tire-d’aile — Et voleront à jamais.
De là on distingue la mer bleue — Qui écume sur les rochers, — Les champs verts et boisés — Jusqu’aux épaules de Brê, le mont aride.
De là on distingue Bréhat, — Gildas, Mode, Gwennou et Er, — Toute la terre trécoroise, restée vierge — Sous les regards de l’Étranger.
Notre patrie déploie sa douceur, — Entre la mer et la montagne ; — L’air est saturé de son âme — Victorieuse de la Vieillesse et du Temps.
Sur mer, sur terre et dans le ciel, — Partout subsistent les traces des Saints. — Comme l’eau courante, au bord des chemins, — Les yeux sont transparents.
Et comment, après la mort, — L’âme du Barde pourrait-elle rester éloignée — De son cher pays de Bretagne, — Quand la vie de larmes est terminée !