xxv
RESTONS BRETONS
Et ne serions-nous plus les Bretons à tête dure ! — Et ne bouillonnerait-il plus en nous le sang des vrais Bretons ? — Au cours de tant de siècles la Bretagne est restée la Bretagne, — Et la voici soudainement changée !
Saxons ni Français ne purent l’entraver, — Lui imposer des mœurs nouvelles ni des lois. — Aussi longtemps pour la défendre, notre sang a coulé — Et sans combat l’on triompherait de nous aujourd’hui !
Au lieu de l’enseigner l’on pourchasse notre langue ; — Sa mort est jurée par des Français sans pudeur. — Notre cœur se serait-il donc amolli, — Que tant de nous renient leur sang ? — Ils renient leur langue, ils renient leur patrie : — Ils conduiraient traîtreusement, leur mère Bretagne à la mort !
Usages et langue de France sont partout honorés, — Et les nôtres, bannis, reculent jusqu’à la mer ; — Les costumes éclatants qui distinguaient les gens droits parmi les filous sont maintenant abandonnés ; — Ils