Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 153 —
xxi
LA DOUCE JOLIE DU BARDE
Ma Douce jolie n’a point sa pareille : — Il n’en est pas une sur terre — Digne de nouer sa chaussure. — Ni de lever sur elle ses regards.
Ma Douce jolie est étendue — Sur le rivage d’une mer écumeuse ; — Le vent se joue dans sa chevelure, — Dans ses cheveux blancs comme la blanche-gelée.
Au-dessus d’elle les nuages, — Si blancs et si légers cheminent — Doucement, assemblés, — Faisant de l’ombre à son visage.
Sur les chênes, partout surgis, — Des oiselets chantent sans cesse, — Le jour et la nuit, à l’aurore, — Pour rendre son rêve plus doux.
Car ma jolie Douce est endormie — Depuis des jours et des semaines, — Et des années et des siècles, — Dans la campagne et sur la terre en fleurs.