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L’ANCIENNE
Certain jour l’Ancienne — S’étendit en son lit-clos ; — Ce n’est point une nuit, ce n’est point une semaine : — Quatre cents ans a duré son sommeil. — Lon, lon la, tra deri lon la.
Pendant mille ans, bien des rois — Eurent leur part de son amour ; — Mais elle leur a survécu, — Pure son âme, pur son corps, comme la neige.
En dernier lieu elle épousa — Un roi de France qui la chérissait, — Car elle fut touchée en sa jeunesse par une fée, — Son cœur encore serein et si libre !
Un jour, au crépuscule, un valet — Souffla le feu dans le château… — Le roi fut décapité : — La Vieille alors se réveilla.
Cent autres années se sont écoulées : — L’Ancienne n’est pas vaincue, — Et l’on a beau frapper à sa porte — Ce n’est point au valet qu’elle vendra son honneur.