Ancêtres ! hommes de haut renom ! — Vous ne vous seriez point laissé pressurer — Comme on nous pressure aujourd’hui ! — Est-il bien vrai que nous sommes vos fils ? — Brise leur crâne !
Honte à nous ! oh ! cœurs tiédis ! — Buveurs de nos propres larmes douloureuses ! — On nous pousse sur la route, courbés — Comme des bêtes écrasées sous le faix. — Brise son crâne !
Le peuple ennemi est arrivé — Sur les marches de la patrie, de tous côtés ; — Le peuple qui couronna — De ronces et d’épines le Sauveur du monde. — Brise son crâne !
Il faut régner sur l’univers, — Et principalement sur les âmes… — Moi je prétends rester libre — À mon crépuscule comme je le fus à mon aurore. — Brise son crâne !
Et puisqu’il faut encore se battre, — Dès ce moment je suis prêt : — Faux ou hache, tout me sera bon — Pour mettre le sang à ruisseler. — Brise son crâne !