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VII

La confidence.


Pendant que le vicomte et Raymond faisaient dans la lande cette malencontreuse partie de chasse, la pretendue marquise était venue, comme l’avait annoncé Cransac, visiter l’école de Puy-Néré.

La classe avait lieu dans une salle basse de la maison Fleuriot, grande pièce meublée seulement de bancs et de tables de sapin, avec un fauteuil de paille pour la maîtresse. Des gravures pieuses, des cartes de géographie, des tableaux d’ardoise ornaient les murs. Quatre fenêtres éclairaient largement cette salle ; les deux qui donnaient sur la rue du village étaient fermées afin de ne causer aucune distraction aux jeunes écoliers. Les deux autres, qui restaient ouvertes, donnaient sur un joli jardinet planté de clématites et de lilas, où les fauvettes et les mésanges faisaient entendre leur petite chanson, où couraient de beaux escarbots verts dorés. Des papillons étourdis s’aventuraient parfois jusque dans la classe, à la vive satisfaction des enfants, qu’on avait alors de la peine à contenir.

Il y avait là quinze ou vingt petits garçons et petites filles de six à dix ans, aux figures éveillées et souriantes. Les costumes eussent peut-être laissé quelque chose à désirer, et certains garçonnets n’avaient pour vêtements