— Vite ! monsieur Fleuriot ! l’autre se remet en danse.
— C’est bon, me voici.
Il salua et rentra précipitamment dans le bureau du télégraphe. De leur côté, le vicomte et Fanny, quittant la plate-forme, se mirent à descendre l’escalier raboteux et sombre de la tour.
Ils gardèrent le silence pendant le trajet, car ils avaient à donner toute leur attention aux difficultés de la marche. Arrivés en bas, ils se rapprochèrent ; mais ce fut seulement quand ils furent en pleine campagne qu’ils reprirent la conversation.
— Tout va mal, Fanny, dit le vicomte avec découragement, et Colman, je crois, nous a embarqués dans une mauvaise affaire… Evidemment ce Fleuriot n’est pas l’homme que nous imaginions, et il me semble incapable d’avoir inventé cet ingénieux système dont l’administration a fait son profit.
— Qu’en savez-vous ?
— N’avez-vous pas entendu avec quelle force il a nié son intelligence des signaux télégraphiques ?
— Vouliez-vous donc qu’il nous avouât, en nous voyant pour la première fois, une circonstance qui pourrait le faire destituer ? Ce jeune homme cache avec soin un douloureux secret. Il y a en lui beaucoup de tristesse, un abattement profond dont la cause m’échappe encore ; mais cette cause je la découvrirai, et d’ici à quelques jours je saurai si Colman a dit vrai.
— En attendant, pour plus de précautions, je vais de mon côté faire quelque tentative auprès de la petite institutrice. Elle doit être au courant des secrets de son frère, et peut-être…
Il regardait Fanny du coin de l’ail.
— Essayez, répliquà-t-elle avec tranquillité.
Aucune parole ne fut plus échangée jusqu’à la maison. Comme on arrivait devant cette masure, dont une