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Conclusion.


Deux mots pour expliquer comment Fleuriot, que nous avons laissé gisant avec Cransac dans les landes de Bordeaux, rentrait paisiblement à Puy-Néré en compagnie de sa mère et de sa sœur.

On se souvient que des gendarmes, lancés à la poursuite du vicomte, étaient arrivés sur le théâtre du combat peu d’instants après la double catastrophe. Ils avaient cru d’abord que les deux adversaires étaient morts ; mais ils n’avaient pas tardé à reconnaître que l’un et l’autre conservaient un reste de vie. On avait donc bandé les blessures tant bien que mal avec du linge tiré des valises ; puis on avait mis à réquisition, dans la ferme la plus rapprochée, une charrette garnie de paille, sur laquelle Cransac et Fleuriot avaient été déposés. Enfin à cette charrette on attela les chevaux qu’on avait trouvés errants sur la lande, et on conduisit les blessés à un gros village situé à une lieue de là, où ils reçurent les secours d’un médecin.

Ces secours, comme nous le savons, avaient été inutiles pour l’un d’eux. Bien qu’on fût parvenu à ranimer Cransac, une fièvre ardente s’était emparée de lui, tout en lui laissant des intervalles lucides dont la justice avait su profiter, et il était mort le troisième jour après le duel. Quant à Fleuriot, quoique sa blessure parût au premier abord non moins dan-