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XI

La recherche.


Le lendemain était un dimanche, et dans la matinée les dames Fleuriot se rendirent à l’office de la paroisse, située à une demi-lieue de Puy-Néré. Après la messe, Lucile retourna au village en compagnie des gens du pays, et elle se trouvait seule à la maison quand Fanny, qui peut-être connaissait cette circonstance, vint lui faire visite. Là soi disant marquise était vêtue avec son élégance habituelle, et armée d’une ombrelle rose qui excitait l’admiration des habitants du voisinage. Cependant elle avait un air grave, presque triste.

Lucile, fraiche et jolie dans sa robe à fond blanc, ses beaux cheveux blonds enroulés en boucles autour de son visage, accourut toute joyeuse au-devant de Fanny.

— Ah ! madame la marquise, quelle surprise agréable ! s’écria-t-elle ; je me disposais à bien m’ennuyer ici, car ma mère est restée à la ville, et mon frère est monté au télégraphe pour remplacer Morisset.

— Chère enfant ! répondit Fanny d’un ton mélancolique en lui donnant un baiser sur le front ; je suis heureuse aussi de pouvoir passer encore quelques instants avec vous, car peut-être n’en aurons-nous plus beaucoup à passer ensemble.