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IX

La famille Fleuriot.


Le même soir, à la chute du jour, la famille Fleuriot et l’inspecteur Georges Vincent achevaient de souper dans la classe de la maison d’école. Une brume, survenue prématurément, avait donné congé plus tôt que d’habitude à Raymond, qui était de service au télégraphe. Quoique la conversation fût très-cordiale, on eût pu remarquer dans les manières des assistants une sorte de gravité qui ne leur était pas habituelle et tous avaient fait quelque toilette pour assister à ce repas. C’est qu’en effet il s’agissait ce soir-là d’une chose sérieuse, des fiançailles de Lucile Fleuriot avec Georges Vincent, inspecteur de la ligne télégraphique à laquelle appartenait Raymond.

Aucune difficulté ne s’était élevée quant aux arrange ments à prendre. Déjà, dans les voyages précédents, Georges, qui aimait mademoiselle Fleuriot, s’était assuré qu’il était loin de déplaire à Lucile et c’était le principal. Les discussions de fortune eussent été inutiles, Vincent n’avait rien que sa probité, son inaltérable bonne humeur, et les mille écus que lui rapportait annuellement sa place ; Lucile n’avait que sa beauté, son éducation, ses excellentes qualités et c’était tout. Un notaire n’était pas indispensable pour un tel mariage. On se trouva donc aisément d’accord sur