Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
les vierges de syracuse

— Celui que le roi Hiéron vous a chargé de me fournir et dans lequel je dois lui ciseler une couronne. Le roi est pressé de posséder ce joyau. Pensez-vous que le travail se fasse tout seul ? ou bien, vous croyez-vous capable de l’entreprendre à ma place ?

— Il suffit, dit Dorcas, le roi sera obéi.

Mais avant de se remettre en marche, il regarda l’orfèvre dans les yeux ; puis il lui montra l’endroit qu’ils venaient tous deux de quitter :

— Écoutez-moi ; si jamais je vous surprends à rôder de nouveau dans les galeries de la ville souterraine, je vous y enfermerai si bien que vous n’en pourrez plus sortir. Ce lieu est sacré, il faut pour y entrer la permission de l’Éponyme, celle du roi, — ou la mienne.

— C’est bon, c’est bon ! bredouilla l’orfèvre. Je n’y allais que pour vous y chercher. Donnez-moi le lingot et je retourne à ma boutique. Chacun son métier, comme dit le proverbe.

Ils s’acheminèrent ensemble vers le Trésor. C’était, devant la citadelle et à côté même de l’arsenal, un bâtiment affectant la forme d’un dé à jouer et blindé de fer sur toutes ses façades, qui remontait à l’époque de Denys l’Ancien. Il y avait là des richesses immenses entassées, de quoi ériger une seconde ville aussi merveilleuse que Syracuse. La fortune de Gellias d’Agrigente, qui avait fait