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les vierges de syracuse

Il n’acheva pas, car Dorcas venait de le saisir par une épaule et l’immobilisait au sol.

— Qui vous a permis d’entrer ici ?

— Personne, balbutia Orthon. J’ai suivi un des ouvriers.

— Eh bien ! c’est moi que vous allez suivre maintenant ! Et silence ! Nous nous expliquerons plus tard.

De sa poigne vigoureuse, Dorcas maintenait l’épaule d’Orthon. Et il le faisait marcher devant lui, imprimant à chaque pas une nouvelle secousse à ce corps débile. Ainsi ils traversèrent une longue suite de rues toutes pareilles. Orthon mourait de peur. Il avait perdu le fil du dédale et se demandait où Dorcas l’entraînait ainsi. Il n’osait parler, et se contentait de pousser de petits gloussements comme une poule que l’oiseleur a prise au nid et qu’il se prépare à plumer. Enfin apparut la porte étroite taillée dans le roc, par laquelle il s’était faufilé tout à l’heure. Et Dorcas alors le lâcha si rudement que le chétif époux de Gullis alla tomber sur le nez à quelque distance.

Aussitôt à l’air libre, Orthon avait retrouvé toute sa hardiesse. Il se releva prestement et se campa en face de l’officier.

— Maintenant, dit-il, j’espère que vous allez me faire donner mon lingot.

— Quel lingot ? fit Dorcas.