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les vierges de syracuse

nelles ouvertes sur toute la surface du corps. D’ailleurs, à mesure qu’il avançait, le passage se faisait moins obscur, et les choses devenaient distinctes autour de lui ; la nappe miroitante des eaux reflétait la voûte blanche du souterrain ; de place en place, aux parois rugueuses des murailles, fleurissaient quelques touffes âpres et rudes de genêts, attachées là comme des flambeaux et dont les pétales d’un jaune ardent semblaient émettre de petits jets de lumière. Dorcas remarqua que dans l’épaisseur de ces murailles des ouvertures secrètes étaient pratiquées, pour communiquer sans doute avec les rues de l’hypogée qui s’étendait comme une seconde cité sous les principaux quartiers de la ville.

Mais ces détails n’occupaient que la surface de son esprit et sa pensée intime restait attachée à la prêtresse. D’elle, il ne savait rien que ce que l’Éponyme venait de lui apprendre en quelques paroles brèves. Pourtant un immense élan l’avait emporté vers cette existence inconnue, et cet élan lui avait fait oublier le malaise qu’il endurait, le froid qui peu à peu envahissait jusqu’à son front, les ténèbres et la mort peut-être.

Maintenant il désespérait de la découvrir, si ce n’est en heurtant de son pied le cadavre enseveli dans le suaire des eaux immobiles. Non, il ne la découvrirait point ! Bientôt, il allait atteindre l’autre bout du passage ; il ne lui resterait plus