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les vierges de syracuse

Mais il restait debout devant elle, crucifié par l’idée qu’il ne la reverrait plus, et songeant qu’il serait doux encore, de mourir ici, à ses pieds. Elle comprit que tant qu’elle serait là, il y demeurerait, lui aussi, et rapidement elle s’éloigna sous le Portique.

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Fanie avait pris le bras de son cher époux. Sombre et pleine de tristesse, la nuit tombait. C’était comme un voile de deuil qui s’épaississait peu à peu sur la ville ; et tout le bruit, tout le tumulte avait cessé. Un mot de Marcellus avait suffi pour que l’ordre fût rétabli parmi la foule enivrée des soldats.

Fanie avait pris le bras de son cher époux. Et haussée contre son épaule, accrochée tout entière à lui, elle lui disait des mots d’amour :

— N’est-ce pas que c’est bon de se retrouver enfin ensemble ? Dorcas, cher Dorcas, nous ne nous quitterons plus jamais ! Ce Marcellus, malgré sa victoire, n’est pas trop méchant, n’est-ce pas ? Car enfin il aurait pu nous faire massacrer tous par ses légionnaires, et toi le premier. Oh ! mon Dorcas, que serais-je devenue sans toi ? Tiens ! Veux-tu que je te dise ma pensée ? Ne te fâche pas, écoute : je préfère encore que la ville soit prise et toi sauvé. C’est mal sans doute, mais je t’aime tant, mon Dorcas !