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les vierges de syracuse

— Suivez votre épouse, Dorcas, fit Praxilla d’une voix tremblante.

Et, comme il ne répondait pas, elle reprit :

— Quel motif peut vous retenir ? Votre épée est désormais inutile. Est-ce la crainte de tomber aux mains de Marcellus et de servir à son triomphe ? Certes la mort vaudrait mieux mille fois que cette honte. Mais vous n’avez pas à la redouter ; l’Éponyme, qui vient de se rendre au milieu de nous, a su de la bouche même du consul que toutes les existences seraient respectées ; assez de sang a coulé de part et d’autre et celui d’Archimède a payé pour tous. L’heure de la lutte a donc cessé. Rentrez dans votre maison avec celle qui vous attend.

Dorcas eut un sursaut de révolte :

— Est-ce vous qui pouvez m’ordonner cela, Praxilla ? Est-ce vous ?

La voix de l’hiérophandite s’affermit soudain :

— Oui, c’est moi, parce que là est le devoir. Et elle ajouta plus bas, penchée sur lui :

— Nous avons été coupables tous les deux, Dorcas ; il faut penser désormais à l’expiation.

— L’expiation, je l’ai déjà cherchée, ô Praxilla ! Que ne suis-je mort en vous défendant !

— Vous n’êtes pas le maître de disposer de votre existence, Dorcas. Croyez-moi, il y a plus d’héroïsme aujourd’hui pour vous à vivre qu’à mourir.