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futures quelle fut votre conquête. Laissez subsister notre ville sous les yeux de nos descendants, afin que l’étranger qui sera venu ici par terre et par mer y puisse contempler les trophées de nos victoires et de la vôtre. Que ses habitants vous doivent la vie, qu’ils soient protégés par le nom de Marcellus. Le souvenir d’Hiéronyme ne sera pas plus puissant à vos yeux que celui d’Hiéron ; vous avez éprouvé combien le père était généreux : le délire du fils n’aura servi qu’à le perdre. »

Marcellus prit connaissance de la supplique ; puis à peine daigna-t-il jeter un regard sur l’envoyé qui se tenait debout devant lui :

— C’est bien, prononça-t-il d’une voix brève, je ferai connaître plus tard mes conditions à votre maître. Pour l’instant contentez-vous de lui dire que les habitants qui se soumettront de bonne grâce auront la vie sauve et que leurs demeures seront respectées.

Mais comment contenir la fougue des légions enivrées par leur triomphe ? Déjà, refoulant les forces qui leur étaient opposées, les vélites, conduits par Appius, s’étaient rués sur la citadelle. On y voulait entrer tout de suite, de gré ou de force, la prendre d’assaut ou la contraindre à capituler sur l’heure. On savait que là étaient contenues les plus importantes richesses et le trésor des tyrans. Puis l’île c’était encore la clef de la mer, la main-