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les vierges de syracuse

Dinomède se présenta devant lui. Dinomède demandait grâce. Dinomède semblait vouloir renoncer à se défendre… Il se targuait — ouvertement cette fois — d’avoir toujours soutenu les intérêts de Rome contre ceux de Carthage, et ne craignait même pas de faire allusion au meurtre d’Hiéronyme dont il passait pour avoir été l’un des instigateurs :

« Ce n’est point à nous, ô consul, disait-il, ce n’est point à nous, Syracusains, que vous devez imputer les torts que Syracuse a pu avoir à votre endroit ; mais à Hiéronyme qui fut sacrilège envers vous et envers sa propre patrie. Et depuis, lorsque la paix par le meurtre du tyran eut été rétablie entre les deux peuples, qui la troubla de nouveau ? Un habitant de Syracuse ? Non, mais des satellites de la tyrannie, Himocrate et Épicyde, qui nous avaient opprimés par la terreur et par la trahison. Aujourd’hui, le trépas de nos oppresseurs nous rend à notre volonté première ; nous venons aussitôt vous livrer nos armes, remettre à votre discrétion nos personnes, notre ville, nos remparts, prêts à subir toutes les conditions que vous nous aurez imposées. La gloire d’avoir pris la première, la plus belle des cités grecques, vient de vous être accordée par les dieux, Marcellus ; tout ce que nous avons jamais fait de mémorable sur terre et sur mer va rehausser l’éclat de votre triomphe. N’abandonnez pas à la Renommée le soin d’apprendre aux générations