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les vierges de syracuse

de lune ; les Faunes au regard oblique entrouvraient pour la voir passer la chevelure emmêlée des cytises ; les Égypans, une rose au front, abandonnaient leurs bocages pour venir soupirer à ses genoux ; les sveltes Piérides, les Heures circulaires, les Charités aux joues roses, effleurant de leurs pieds l’herbe molle, dansaient ensemble pour la charmer ; et toutes les Puissances marines, nées du souffle retentissant de Poséidon, les Sirènes glauques et les Dauphins à la voix humaine se taisaient quand elle se montrait en haut du rivage.

Et lui, Dorcas, que ferait-il lorsqu’elle apparaîtrait tout à l’heure au bord de la coupe bleue du lac ?…

Il se prosternerait devant elle ; il lui dirait : Vous m’avez appelé, me voici. Disposez de moi à votre gré ; ma vie, mon âme vous appartiennent. Je n’ai d’autre volonté que la vôtre, ni d’autre désir que celui de me soumettre tout entier à vous.

Dans son ardeur il avait prononcé ces paroles à voix haute ; mais il se tut, car Praxilla était déjà devant lui, lumineuse et blanche dans les feuillages. Et, comme elle ne l’avait pas aperçu encore, il attendit qu’elle lui parlât la première.

Cependant elle semblait ne pas se douter qu’il fût là ; elle s’avançait, lumineuse et blanche ; et, ayant relevé son voile, elle se pencha vers la source ; et tous deux ils étaient enfermés dans l’étroit espace