Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/378

Cette page a été validée par deux contributeurs.
346
les vierges de syracuse

les femmes, les amantes qui les attendaient les bras ouverts, la volupté sur les lèvres.

Damalis s’était pressée contre Fanie.

— Ne trouvez-vous pas qu’il y aurait de quoi être jalouses ? dit-elle.

Mais la petite épouse de Dorcas ne répondit pas. Elle suivait des yeux le Calathos cheminant lentement sur le char d’ivoire : encore quelques minutes et la pompe sacrée entrerait dans l’immense Olympeium. On apercevait, en haut des marches du péristyle, l’Éponyme avec ses vêtements de pourpre et d’or. Des torches étaient allumées, des essences brûlaient, faisant des spirales bleues dans la nuit ; et les lits mystiques à l’entrée du temple étaient dressés où devaient s’étendre les Vierges sous un épais voile noir. Et Fanie et Damalis s’empressèrent jusqu’aux marches du péristyle, portées par la multitude. Et elles entendirent la voix de l’hiérophantide, la voix haute et pure de Praxilla qui, au nom de toutes les prêtresses, prononçait le serment sacré :

« Par la main droite du dieu Plouton, par la couche inviolée de l’auguste Perséphone, nous jurons que nous sommes véritablement des vierges, même aux enfers. »

— Vous voyez bien, dit alors Fanie en se retournant vers Damalis, les femmes de Syracuse n’ont rien à craindre des prêtresses. Ne sont-elles pas au