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les vierges de syracuse

— Et Dinomède ?

— Il sera à la citadelle, ou sur les remparts de l’Achradine. Vous savez que depuis le départ d’Épicyde il a fait relier ce quartier avec l’ilôt d’Ortygie.

— Oui, fit Marcellus. Mais il reste Dorcas. Dorcas ! voilà le plus terrible ; voilà celui qui peut faire échouer tout notre plan ! Lui, il est plus près d’ici, au Fort Euryale d’où il surveille toute la région ; à la moindre alerte il sera devant nous. Il n’y a rien à tenter, tant que Dorcas tiendra les Épipoles.

— J’ai aussi le moyen d’éloigner Dorcas, murmura Orthon entre ses lèvres sifflantes.

Cette fois Marcellus le regarda :

— Vous éloigneriez Dorcas, cet homme de devoir, ce farouche dorien ! Allons donc ! Comment vous y prendriez-vous ?

— C’est mon secret, fit Orthon. Je l’éloignerai, vous pouvez m’en croire. Vous ai-je trompé jusqu’à présent ?

Marcellus se recula de quelques pas ; un dégoût le prenait devant le cynisme du traître. Il souhaitait de trouver dans cette âme un autre mobile moins bas que l’amour de l’or qui l’excusât, lui, le fier Romain, de s’être associé un tel complice. Et une dernière question flotta sur sa bouche. Orthon la devina ; il dit d’une voix rapide :