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les vierges de syracuse

était venu dans la tour Galeagra conférer avec Dorcas et Dinomède ; et chaque fois il partait sans avoir consenti à rendre Damippus, et sans avoir rien voulu fixer pour l’indemnité d’usage.

Un jour cependant il se montra plus flexible. Dinomède seul était venu parlementer avec lui dans la tour. Les deux chefs avaient repris la question à son point de départ : « Pourquoi tenez-vous tant à garder Damippus ? » disait Dinomède. « Et pourquoi tenez-vous tant à le ravoir ? » répondait Marcellus. Mais il se ravisa ; et, affectant le ton de la familiarité : — Voyons ! il faut en finir ; il est inadmissible que nous perdions un temps précieux sur un différend de si peu d’importance. Je ne vous demanderai pour cet otage ni indemnité ni promesse. Mais vous avez, paraît-il, dans la ville un orfèvre d’une habileté extraordinaire qui cisela pour le roi Hiéron une couronne dont on dit merveille. Abouchez-moi avec lui. Je voudrais lui commander un joyau qui servît de modèle à nos orfèvres de Rome assez ignorants dans leur art. À ce prix-là je vous rendrai Damippus.

— C’est facile, fit Dinomède. Je vais vous l’envoyer sur le champ.

Resté seul, Marcellus examina tout ce qui l’entourait, la hauteur exacte de la tour, l’épaisseur de la muraille. Son œil habitué à scruter les remparts eut vite fait de mesurer la grosseur des