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les vierges de syracuse

pour s’emparer de la ville assiégée, ou renoncer à maintenir le blocus et poser les bases d’une entente. Déjà des pourparlers dans ce sens avaient été engagés avec les magistrats syracusains. Appius, qui en avait pris l’initiative, leur avait adressé une épître, chef-d’œuvre de diplomatie et de simplicité à la fois. Très habilement il exposait que si les Romains avaient entrepris le siège de Syracuse, c’était avant tout par haine des Carthaginois. En effet, quand ils avaient vu la ville au pouvoir d’Himocrate et d’Épicyde, ces satellites d’Annibal d’abord puis d’Hiéronyme, alors seulement ils avaient pris les armes contre elle, ils l’avaient investie — moins pour la forcer elle-même que pour réduire ses cruels dominateurs. Maintenant Himocrate avait cessé de vivre, Épicyde était loin de Syracuse, les Carthaginois, vaincus sur terre et sur mer, étaient contraints de renoncer à l’entière possession de la Sicile : quel motif pourraient conserver les Romains de ne pas désirer rester en paix avec Syracuse comme au temps de Hiéron, leur ami, leur allié fidèle ? Ainsi la ville et les habitants n’avaient rien à craindre que d’eux-mêmes, s’ils perdaient l’occasion de se réconcilier avec Rome. Jamais peut-être il ne s’en offrirait d’aussi favorable que le moment actuel où la mort de leurs tyrans faisait luire pour eux la liberté…

Cependant les magistrats syracusains tardaient