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les vierges de syracuse

sortir de l’Olympeium. Mais il s’était attardé plus que de raison et il se heurta en bas des marches aux immenses portes étroitement rejointes. Cependant l’Éponyme priait toujours devant la cella, et dans les hauts cratères d’airain le styrax brûlait encore lentement. Le temple, clos à sa façade principale, devait avoir gardé quelque issue ouverte. Dorcas se faufila entre les énormes colonnes toutes semblables, entre les candélabres d’or massif, dressés de distance en distance. — Comme il se sentait petit au milieu de ces formes géantes ! Pourtant tout à l’heure, prosterné devant le Zeus souverain, il avait senti se prolonger en lui un peu de l’infini de la divinité. Mais maintenant ce n’était plus que de la matière qui s’érigeait devant ses yeux et dont le poids accablait ses épaules. Il avait hâte de sortir. Il trouva enfin une ouverture étroite taillée dans la masse des murailles.

Et tout de suite l’enchantement des fleurs innombrables, croissant partout au hasard, sans entraves, en un désordre délicieux de nature, surgit à ses regards et allégea son souffle dans sa poitrine. Derrière le temple, un chemin en pente s’ouvrait, conduisant où ? Dorcas l’ignorait absolument ; mais il s’y engagea sans hésiter, tant la crainte de rester enfermé pour de longues heures encore — jusqu’à ce que l’Éponyme eût achevé ses prières — dans le colossal Olympeium, l’avait tourmenté un