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les vierges de syracuse

péristyle, souriait à cette débauche de sa fécondité.

Et certes toute la personne du dieu évoquait bien l’idée d’une puissance infinie et créatrice. Si colossales étaient ses proportions que, même assis, il remplissait la vaste cella soutenue par des Télamons géants, et que les adorateurs prosternés devant lui craignaient de le voir se lever soudain et emporter de son front chevelu la voûte du temple ; une Victoire, de proportions humaines, que tenait sa main droite, semblait une statuette frêle, une toute petite enfant appuyée contre son sein ; de sa main gauche il portait un sceptre fondu avec des métaux divers et qui pesait autant que la tour massive d’un pylône ; sa nudité modelée dans l’ivoire resplendissait dans toute sa beauté depuis que Denys le tyran avait dérobé au dieu le manteau d’or qui couvrait ses membres ; mais, tel, il semblait plus glorieux encore, plus directement descendu de l’Olympe. Et sa majesté surpassait tout ce qui s’élevait autour d’elle, tout ce qui avait été fait pour la contenir ; les colonnes à double face encastrées dans l’épaisseur même des murailles, les batailles des Dieux et des Titans sculptées du haut en bas des métopes et les formidables lions à tête d’homme qui gardaient l’entrée, et dont les crinières épandues à foison sur le col semblaient faites avec quelques-unes des boucles tombées de la chevelure du grand Zeus.