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les vierges de syracuse

et de petites voiles, toutes blanches, frémissaient entre les seins gonflés des vagues.

— Damippus ! répéta nerveusement le Carthaginois.

Et, comme le jeune homme s’était retourné :

— C’est toi qui me feras traverser la ligne du blocus. Je monterai dans ta barque. Combien veux-tu ?

— Je ne veux rien, dit Damippus. Ce que j’ai fait, je l’ai fait pour le bien de nos frères de Syracuse. Si je risque ma vie, ce n’est pas contre de l’or.

Orthon souriait d’un air mauvais :

— À la bonne heure ! Voilà qui est parlé, approuva-t-il.

Mais cette réflexion ouvrit les yeux au petit Lacédémonien, et le fit soudain changer d’attitude. Décidé d’abord à refuser ce qu’Épicyde lui demandait, il se reprit :

— Si vous l’exigez, je vous transporterai, mais pour rien, pas autrement. Je vous l’ai dit, je ne reçois pas d’argent contre mes services.

— C’est bon, dit Épycide, tu es bien fier ; on voit que tu viens de Lacédémone. Alors c’est moi qui te devrai de la reconnaissance ?

— Je vous en fais grâce également, dit Damippus.

Orthon n’avait pas attendu la fin de l’entretien pour rentrer en hâte chez lui. Une colère secouait