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portes et descendre doucement jusqu’à Cyané et même jusqu’aux rives fuyantes de l’Anapos où campait encore l’armée du blocus ! Mais ce qui amusait surtout Rhodoclée en ces fêtes, ce qui leur donnait devant son esprit une importance exceptionnelle, c’était l’impossibilité où se trouvait Théophraste de l’y accompagner. Elle s’en réjouissait comme un enfant qui secoue pour un instant le joug affectueux de son maître. Et elle s’agitait, en tirant par la main ses deux amies.

— Plus vite ! Ne comprenez-vous pas que nous allons arriver en retard, après le cortège des Vierges ? Tous les jours elles vont au bord de la source Cyané pour faire les ablutions rituelles et elles enlèvent leurs bandeaux. Nous ne pourrons rien voir si nous ne sommes pas là au commencement.

— Qu’importe ? répondait languissamment Damalis. Nous avons bien le temps, puisque les panégyries durent plusieurs semaines. L’essentiel est que nous assistions à la réunion du temple. On prétend qu’il y aura une distribution de gâteaux sacrés et que toutes les femmes porteront des torches.

— Moi, dit Fanie en rougissant, je suis comme Rhodoclée et je voudrais, plus que toute autre chose, apercevoir le visage des prêtresses, — de l’hiérophantide surtout ! Savez-vous son nom ? Ne l’appelle-t-on point Praxilla ?