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les vierges de syracuse

Mais rien ne sert de menacer, si l’on n’est pas en état d’exécuter ses menaces. Allons ! Fabriquez-moi des glands comme celui-ci, pas plus gros que le fruit de l’olivier ou du chêne : vos fustibales les lanceront avec sûreté par-dessus les remparts ; et peut-être alors pourrez-vous vous vanter d’avoir atteint la poitrine de vos ennemis !

Malgré ces dehors de tranquillité morale, Marcellus n’était pas pleinement rassuré. Il avait jugé prudent de mettre les derniers vaisseaux de sa flotte à l’abri de quelque autre surprise d’Archimède et il les avait réunis dans l’anse du Trogilos au Nord de la ville, hors de toute atteinte. Maintenant il guettait le moment propice pour une opération définitive qu’il avait combinée avec son collègue Appius, et où les Syracusains seraient attaqués à la fois par terre et par mer, de façon à ce que les forces de la défense fussent dispersées. Mais Archimède ne devait pas lui en laisser le temps. Depuis plusieurs semaines déjà l’illustre géomètre travaillait à la mise en œuvre d’un nouveau problème, et Dorcas seul était dans son secret…

Un jour, au moment où le soleil, à pic sur la mer, la criblait de ses rayons, on crut voir le long des mâts des quinquérèmes voltiger des flammes ardentes. Et, le bruit s’en étant propagé, les habitants coururent du côté de l’Hexapyle. C’était bien