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les vierges de syracuse

dans une violente colère. Il avait rassemblé ses ingénieurs, afin de chercher avec eux par quels nouveaux moyens surprendre la ville, et il avait mandé à Rome qu’on lui expédiât un effectif double. La partie était belle encore pour la cause qu’il défendait ; ayant le champ libre, il pouvait multiplier ses troupes à l’infini ; il pouvait à son gré retarder ou précipiter l’attaque, choisir de livrer le combat sur terre ou sur mer, tourner les enseignes vers la citadelle ou mettre en avant ses quinquérèmes qu’il n’avait pas fait donner jusque-là. Les Syracusains au contraire ne disposaient que de ressources limitées ; or devant les immenses préparatifs de Marcellus l’effroi commençait à les envahir. Du sommet du Fort Euryale ou de celui de Tyché on voyait chaque jour arriver dans le camp ennemi de nouveaux renforts ; chaque jour un espace plus grand dans la campagne se trouvait couvert par les engins meurtriers fabriqués sur place ou envoyés de Rome. C’étaient d’énormes tours roulantes, des béliers hauts comme des forteresses, des onagres dont les cordes de nerfs étaient assez vigoureuses pour lancer des projectiles à deux mille pieds de distances. Chaque cohorte possédait une de ces terribles machines. Pour l’instant, les essais se faisaient au loin sur la plaine. Et l’on entendait siffler dans l’air les quartiers de roche, les boulets de forme sphérique ; et les trifax, les hastes pesantes