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les vierges de syracuse

une, les Vierges étaient venues se placer autour de Praxilla. Et la voix de l’hiérophantide, par-dessus les flots, invoquait la puissante Déesse :

« Ô Artémis invincible, Perséphonéia redoutable, maîtresse de toute destinée, veuille nous être propice !

« Ô toi qui possèdes des flèches si rapides que nul au sein des forêts profondes n’y peut échapper, et dont les jambes agiles défient à la course la gazelle aux genoux étroits ;

« Ô Vierge plus ravissante que l’aurore, plus sainte que la lumière, plus auguste que le mystère de la nuit ;

— Veuille nous être propice ! » répéta la voix unie des prêtresses.

Les invocations et les réponses tombaient lentement dans la mer. Et, une à une, comme les Vierges étaient venues, arrivaient aussi les trirèmes blanches de la flotte romaine. Elles apparaissaient dans la mer silencieuse, et s’arrêtaient à quelque distance d’Ortygie. Immobiles sous le Portique, Praxilla et les prêtresses les regardaient se balancer sur les flots d’argent.

« Ô Déesse, — reprit la voix de l’hiérophantide, — protège ceux qui vont combattre pour Syracuse : veille sur les murailles et sur les forteresses ; soutiens le courage des héros ; conserve le sang des justes ; attendris le cœur de nos ennemis.