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les vierges de syracuse

— Ce soir même, sans doute, Marcellus viendra mettre le siège devant la ville. Les portes des murailles sont déjà fermées. Partout la défense s’organise. La nouvelle s’est répandue dans la population avec une rapidité inouïe. Au fond tout le monde s’y attendait.

L’Éponyme regarda longuement Praxilla à travers ses voiles.

— Voici que le moment est venu, ma fille, d’exercer plus efficacement votre sacerdoce. Un rôle nouveau commence pour vous. Il vous faudra relever le courage des femmes dont les maris seront sur les remparts, prier pour ceux qui succomberont, enfin vous attendre vous-même à n’être pas épargnée.

— Je ne crains pas la mort, dit Praxilla.

— La mort est une récompense, fit l’Éponyme ; pour en jouir, il faut l’avoir méritée. Courage donc, ô ma fille ! Donnez aux autres prêtresses l’exemple de la force morale, de cette confiance dans la divinité qui fait que l’âme reste impassible au-dessus des événements terrestres.

Il lui toucha le front de la main, légèrement, tandis qu’elle s’était mise à genoux. Puis il ouvrit la porte qui donnait sur la ville du côté du petit port. Une foule nombreuse d’enfants et de femmes était déjà là, venant réclamer l’assistance des Vierges. L’Éponyme se retourna vers Praxilla :