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dants. On avait juré l’extermination de toute la race des tyrans et décidé que ce sang, jusqu’à la dernière goutte, serait répandu.

Mais quelle était la main qui avait frappé Hiéronyme ? Cette fois encore il avait été impossible de savoir comment s’était ourdi le complot ; les Syracusains en rejetaient la responsabilité tour à tour sur les Romains et sur les Carthaginois. Dans cette incertitude les partis se formaient, la population se divisait en deux camps : tout ce qui était soldat détestait le nom de Rome, et les bourgeois en majorité professaient la même haine pour Carthage. Himocrate et Épicyde avaient profité du trouble général pour se faire nommer préteurs et introduire leurs troupes dans la ville. On voyait maintenant les emblèmes guerriers des Africains, les cavales aux crins hérissés, se mêler aux jeunes Victoires ailées peintes sur les étendards. Et Marcellus continuait à envoyer message sur message à Syracuse pour démentir les intentions belliqueuses qu’on lui prêtait, et offrir de nouveau l’alliance de Rome.

Il fallait prendre un parti pourtant. Le temps passait, augmentant le désarroi et l’anarchie ; l’assemblée du peuple fut convoquée.

Ce jour-là, dès le matin, Orthon allait et venait sur l’immense place du Timoléontium. Pour ceux qui auraient observé son manège, il eût été visible