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les vierges de syracuse

— Parfaitement, et d’autant plus volontiers que sa présence me gênait dans le palais. Y trouveriez-vous à redire ?

Il regardait Himocrate d’un air arrogant. Mais de ses prunelles claires l’Africain soutint ce regard ; et le jeune tyran détourna les yeux : il avait retrouvé son maître.

— Nous causerons de cela plus tard, répondit Himocrate. Pour l’instant, Épicyde et moi nous allons tout préparer en vue de l’expédition. De quelle façon, avez-vous l’intention de vous rendre à Léontium ?

— À cheval. La distance n’est pas longue : une trentaine de milles romains, tout au plus. Cela me reposera de mes courses en char.

Il se leva et regagna sa chambre ; et l’on entendit, familière, la voix de Callon qui disait :

— Alors, c’est sérieux ? On va aller se faire tuer là-bas ?

— Quel risque y a-t-il ? répondit Hiéronyme. Himocrate et Épicyde m’accompagnent ; et d’ailleurs tu seras près de moi pour me protéger !

Le lendemain, le jour s’était levé radieux sur Syracuse. On avait vu s’éloigner sous une des arches de l’Hexapyle le roi et sa suite, si nombreuse que les pas des chevaux dans la poussière de la route faisaient monter un nuage blanc qui obstruait l’air.