Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/246

Cette page a été validée par deux contributeurs.
218
les vierges de syracuse

lendemain on partirait pour Léontium, passer en revue les troupes du général Dinomède qui avaient été envoyées là-bas pour tenir tête à celles de Marcellus. Léontium, aux fertiles vallées plantées de céréales, ne pouvait devenir la nourrice, la pourvoyeuse de Rome, alors que Syracuse en était maîtresse depuis plus d’un siècle. C’était cette domination qu’il importait de rétablir d’une façon inébranlable.

— Certes ! dit Himocrate, voilà qui est parfait. Mais les tuteurs, les nombreux tuteurs que vous a imposés Hiéron, les avez-vous consultés ?

Hiéronyme, qui s’était couché, se redressa :

— Inutile ! Mes quinze ans sont révolus depuis hier. Hier c’était le jour anniversaire de ma naissance, et je l’ai passé à boire du vin de Byblos avec mon ami Callon. Mais auparavant j’ai fait acte de souverain, je me suis débarrassé de mes tuteurs, et l’on en a tué deux ou trois dont la fidélité m’était suspecte.

— Et votre oncle Andranodore ? risqua Épicyde.

— Oh ! lui et moi nous avons toujours été d’accord. Vous savez qu’il déteste les Romains. C’est lui-même qui gardera la citadelle pendant notre absence, et Dorcas veillera sur le reste de la ville, du Fort Euryale où il est installé déjà.

— Ah ! fit Himocrate, vous avez laissé Dorcas prendre possession de mon ancien poste ?