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devez mourir, que ce soit du moins en la défendant, mais non par le fait d’une volonté inepte et tyrannique !

Ses mains s’étaient jointes, ses mains si pures qui étaient tout ce qu’il connaissait d’elle… Il détourna les yeux pour ne pas se laisser amollir ; elle continua :

— Promettez-moi de quitter le palais et de vous établir aux Épipoles. Croyez-moi, votre place est là ; là, vous serez à l’abri des caprices du tyran, en même temps que vous pourrez plus aisément prévenir et repousser les attaques. Il faut le faire, il le faut avant l’arrivée d’Himocrate et d’Épicyde. Après il serait trop tard ; car leur premier soin, n’en doutez pas, sera de vouloir prendre par eux-mêmes possession de ce poste important.

— Vous avez raison, dit Dorcas. Les Épipoles sont en effet la clef de la défense de la ville. J’irai m’y établir dès demain, tandis qu’Hiéronyme ne songe pas encore à me retirer les pouvoirs que m’avait conférés Hiéron.

Praxilla se leva. Et Dorcas sentit qu’un grand apaisement s’était fait en elle.

— Venez, suivez-moi, murmura-t-elle tout près de sa bouche.

Elle le conduisit au pied de l’autel gris et nu de Perséphone. Là, elle le fit se prosterner à ses côtés ; et sa voix vibrante, qui si souvent avait ému Dor-