Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.
209
les vierges de syracuse

précepteur Himocrate, que le peuple avait banni jadis, et qui cingle en ce moment vers l’Île avec son frère Épicyde.

— Comment ? dit Praxilla en tressaillant, Himocrate va revenir ? Mais alors c’est le parti de Carthage qui va se trouver fortifié et rétabli dans l’enceinte même de la ville !

— Oui, et ce n’est là que la moitié du danger : si Carthage nous menace, Rome n’est pas moins à craindre. Depuis qu’au théâtre, devant le peuple assemblé, Andranodore, prenant l’enfant par la main, le proclama roi malgré les huées de la multitude, Hiéronyme et son oncle n’ont pas cessé de mettre sur le compte des émissaires romains ce qui a été tenté de divers côtés pour abolir leur fortune. Bref, ils cherchent par tous les moyens possibles à perdre l’amitié de Rome que le vénérable Hiéron avait eu tant de peine à conquérir. Savez-vous comment Hiéronyme a reçu la dernière ambassade que le consul Marcellus lui a envoyée pour lui proposer de renouveler l’alliance qui avait subsisté entre Rome et son aïeul ? En demandant à l’envoyé de Marcellus des nouvelles de la journée de Cannes. Voilà certes une injure qui ne sera pas facilement oubliée.

L’hiérophantide ne put dissimuler un geste d’impatience.

— Mais les tuteurs, les quinze tuteurs que l’on