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les vierges de syracuse

On le mit debout, et, les yeux dans ceux d’Andranodore, il prononça un nom à voix basse :

— Thrason !

— Ah ! Ah ! fit Andranodore. Je m’en doutais. Thrason, cet affidé de Rome que l’on a voulu, absolument nous imposer parmi les quinze tuteurs du trône. Qu’en pense Hiéronyme ? fit-il en se retournant vers le jeune roi.

Hiéronyme eut un éclair de fureur dans son œil lassé…

— Qu’on aille l’égorger à l’instant ! fit-il.

Cependant sa vengeance n’était pas satisfaite encore. Lui-même, il se mit à interroger le prisonnier.

— D’autres ! Nommez-en d’autres !

Et Théodote, de sa bouche convulsée, de ses lèvres à demi rongées par les flammes, laissa tomber d’autres noms encore, les noms de plusieurs satellites au service du jeune prince ; et, à mesure, Andranodore envoyait un bourreau les exécuter.

— Est-ce tout, cette fois ? demanda Hiéronyme.

Théodote ne disait plus rien. Depuis une minute son visage se décomposait, son regard se voilait ; il allait mourir. Cependant une volonté impérieuse, quelque chose de plus puissant que son destin, le tenait encore debout, en face de la famille royale. Qu’attendait-il ?… La porte s’ouvrit. Les bourreaux rentrèrent, annonçant que justice était faite. Alors