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les vierges de syracuse

— On en veut à votre vie. Une conspiration se trame contre vous. Aujourd’hui même, comme je rentrais au palais pour venir vous rejoindre ici, quelqu’un a voulu armer ma main d’un poignard pour vous frapper.

D’un mouvement instinctif, Hiéronyme s’était reculé. Ses yeux se portèrent sur les mains blanches et immobiles de Callon, allongées sur la table parmi les bassins d’or et les coupes.

— Est-ce possible ? Est-ce possible ? Et tu n’as pas fait arrêter le misérable ? Où est-il ? Comment s’appelle-t-il ?

— Ne vous tourmentez pas, — dit Callon de sa voix tranquille. — Il m’attend. C’est un personnage obscur qui se nomme Théodote.

— Va le chercher ! Ou plutôt non, qu’on le ramène ! Deux de mes satellites vont te suivre, et s’empareront de lui, pendant que tu lui parleras. Va vite, mon cher Callon, il n’y a pas une minute à perdre. On le mettra aux fers cette nuit, et demain mon oncle Andranodore l’interrogera.

Il jeta un coup d’œil sur le souper à demi consommé, sur les fleurs qu’ils n’avaient pas effeuillées toutes, sur les vases murrhins où transparaissait encore l’ambre rosé des vins rares. Sa langue rouge pourlécha ses lèvres :

— Et reviens, reviens vite !…