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les vierges de syracuse

d’Aréthuse, des formes blanches apparurent : une à une, elles vinrent se placer sous le portique et y demeurèrent immobiles devant les flots. Le croissant cornu de la lune, qui soudain se découpa dans le ciel, vint ajouter sa blancheur à leur blancheur. Elles étaient huit, de taille pareille, huit silhouettes de femmes vaporeuses et légères comme des fantômes. Un voile de lin couvrait leur visage ; une stole longue à plis mouvants suivait la ligne pure de leur corps. Elles se prirent par la main et toutes ensemble psalmodièrent un hymne dont les paroles s’égrenèrent comme des perles dans le frissonnement des eaux.

C’étaient les Vierges de Syracuse, les gardiennes de la liberté de la cité, les prêtresses saintes d’Artémis, celles dont il est dit que « nul n’aura le droit de contempler la nudité de leur front, ni de toucher à la frange de leur ceinture ».