Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/210

Cette page a été validée par deux contributeurs.
186
les vierges de syracuse

— Volontiers, fit Dorcas.

Lui non plus ne voulait pas laisser voir le fond de ses sentiments. Il estimait d’ailleurs que l’orfèvre avait été assez sévèrement puni. Un peu de pitié lui venait pour cet homme déchu. Il se pencha sur la médaille, la regarda quelques minutes avec complaisance. Pendant ce temps, Orthon ne le quittait pas des yeux. Un rictus mauvais plissait le parchemin de son visage. Un petit frisson de contentement, de retenir ainsi Dorcas contre son gré, agitait ses doigts courbes que le contact du métal avait brunis.

— C’est fort beau, dit enfin Dorcas, mais je ne vois pas quelle en peut être la légende.

— La voici, fit Orthon ; — et son sourire devint plus mauvais encore : « Ô toi qui jadis as lancé un javelot contre mon bouclier, méfie-toi de la Gorgone qui pétrifie — et fuis l’homme rapide aux trois jambes. »