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tristait toujours, comme s’il la découvrait pour la première fois ; et une fureur sourde l’agitait encore lorsqu’Orthon parut devant lui.

L’orfèvre arrivait, empressé, confiant dans son adresse qui jusqu’à présent n’avait jamais été prise en défaut ; il jeta un coup d’œil sur les lingots d’or et d’argent et sourit : sans nul doute, une nouvelle commande allait lui être faite.

— Orthon, dit le roi tout à coup, vous m’avez trompé.

Sous l’œil sévère du vieillard, Orthon eut un sursaut de trouble, mais il se ressaisit, fit bonne contenance.

— Moi, vous tromper, grand roi Hiéron ! Je préférerais que mes deux mains soient réduites en poussière ; que les dieux…

— Ne blasphémez pas, — reprit Hiéron d’une voix calme. — Vous m’avez trompé sur le métal qui vous avait été fourni pour la couronne. Vous avez gardé une part de l’or et vous y avez substitué de l’argent.

Orthon protesta :

— C’est impossible ! Zeus qui voit toutes choses, sait bien que c’est impossible.

Il regarda la couronne et respira de la trouver intacte.

— Comment d’ailleurs pourrait-on prétendre cela puisque le joyau n’a pas été touché ?