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les vierges de syracuse

l’Achradine et la digue qui conduisait à Ortygie. Un instant on vit sa haute stature passer sous le Pégase étincelant, aux ailes ouvertes. Puis, d’un bond, avec la souplesse d’un jeune homme, il monta les degrés du palais.

Le roi Hiéron méditait dans la salle où il avait coutume de se tenir quand il était seul. Une exclamation de stupeur lui échappa des lèvres en voyant surgir devant lui Archimède, toujours nu et ruisselant, et répétant toujours son même cri de triomphe : Eurêka !

— Vous avez trouvé, quoi donc ? Mais couvrez-vous d’abord, par la Déesse !

Et de ses propres mains détachant de sa poitrine son manteau royal, Hiéron en enveloppait l’illustre savant.

— La couronne ! fit Archimède, que l’on m’apporte la couronne !

— Vous voulez donc gouverner à ma place ? dit le vieux roi en souriant.

Mais en même temps il se souvenait :

— Ah oui ! la couronne ciselée par Orthon ! C’est donc cela que vous avez trouvé, mon cousin, le moyen de me dire si mes doutes étaient fondés ? J’y avais renoncé, je l’avoue ; je croyais le problème sans solution.

— Il n’y a pas de problème sans solution, dit gravement Archimède.