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les vierges de syracuse

Mais elle poussa un cri, car Fanie venait soudain de s’évanouir. Il fallut l’emporter à travers les gradins, jusque sur l’estrade où le Phrygien continuait à apostropher la foule. À cet instant, Dorcas apparut, cherchant sa petite épouse, inquiet de ne l’avoir point trouvée comme d’habitude sur le seuil de leur demeure, empressée et souriante.

— Fanie, ma petite lumière, qu’y a-t-il ?

À la voix de l’époux bien-aimé, Fanie rouvrit subitement les yeux.

— Dorcas, cher Dorcas, c’est toi !

Son visage était redevenu serein ; elle avait oublié toute sa peine, sa longue journée passée dans les larmes, alors que la ville entière fêtait Gélos, le dieu de la Gaieté…

— Emmène-moi d’ici, fît-elle tout bas.

Ils partirent ensemble, et Fanie, le long du chemin, disait à Dorcas :

— Tu m’aimes donc ? Tu m’aimes donc toujours ? J’étais si triste de penser que tu ne m’aimais plus !…