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les vierges de syracuse

— Ah ! et par quel côté a-t-il pris ?

— Par la rue qui descend vers le Portique d’Aréthuse, dit Fanie naïvement.

Il y eut un silence, puis la voix de Rhodoclée retentit joyeuse :

— Voilà Théophraste !

Et se penchant vers son fils dont elle tenait toujours la main :

— Regarde ton papa, mon chéri !

Théophraste avançait d’un pas pressé, comme un homme qui se sent en retard. Il sourit de loin au groupe charmant que formaient les trois jeunes femmes et les deux petits enfants.

Gullis, sans rien dire, s’était éloignée. On la vit tout à coup disparaître parmi la foule.

— Tiens, Gullis qui s’en va ! fit Damalis.

Rhodoclée eut une grimace significative :

— Les Ménades l’accompagnent ! Elle court sans doute raconter à Orthon tout ce qu’elle a vu et entendu.

— Oui, reprit Damalis ; sa curiosité est aussi dangereuse que sa jalousie. Quand on se trouve dans le même chemin qu’elle, il vaut mieux l’avoir devant soi que sur ses talons.

Théophraste avait pris les deux enfants par la main, et grâce à sa haute taille, et aussi à l’autorité que lui donnaient ses fonctions, il trouvait facilement à se faire un passage dans la foule. Les trois