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les vierges de syracuse

— Voilà qui n’est pas difficile, dit Andranodore qui venait d’entrer : c’est le printemps.

Néréis éclata de rire au nez de son épais beau-frère.

— Pas du tout, affirma-t-elle. Avez-vous jamais entendu dire que le printemps fût sans postérité, alors qu’au contraire il engendre tout ce qui vit ? L’éphèbe dont parle l’énigme ne peut être qu’Éros, que l’on dit fils de Cypris, mais qui, en réalité, a été enfanté directement du Chaos, dès l’aube des temps. Qu’en pense l’illustre Archimède ?

— Que pense de l’amour celui qui l’a toujours soigneusement évité ? dit Archimède. Et, d’ailleurs, ceux qui lui obéissent ne sont-ils pas les derniers à le connaître ?

— Dans la bouche d’Éros on pourrait encore placer ceci, fit Dorcas : « La poudre d’or qui vient d’Éthiopie a remplacé mon arc et mes flèches. »

Cependant le vieux roi s’était penché vers Andranodore.

— Et Gélon ? Il tarde bien. N’est-il donc pas encore éveillé ?

— Je vais m’en informer, dit Andranodore.

Il quitta la salle et un silence se fit. Les deux princesses s’étaient rejointes et causaient à voix basse. Archimède avait repris le cours de ses pensées, et Dorcas regardait le visage du roi où passaient, comme dans le ciel du soir, tour à tour des reflets et des ombres.