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comme pour la première représentation et, de tous les coins de la salle, éclataient des applaudissements frénétiques.

Merveilleusement beau dans le réseau de soie légère qui l’enveloppait des épaules aux chevilles, Bathylle avait dédaigné les artifices de costume dont se servaient ordinairement les mimes pour grossir les proportions de leur corps ; souple et à l’aise, il évoluait dans la pleine liberté de son geste. Sa grâce de beau mâle s’épanouissait naturellement sans recherche vaine, sans préoccupation apparente. À la tête du chœur des Satyres, il était bien le dieu Pan, le dieu rustique qui parcourt les grasses plaines et les coteaux fertiles, le dieu de l’abondance et du plaisir, sous les pas duquel la terre se féconde. Une volupté se dégageait de lui, de ses yeux qui projetaient des lueurs fauves sous le masque étroitement appliqué au visage, de ses bras nus qu’il remuait rythmiquement au son des flûtes, de ses jambes saillantes sous le réseau tendu, de