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le colosse de rhodes

traînaient jusqu’au milieu de la route. Baiser divin ! Leurs bouches frémissantes, qui se convoitaient d’avance, furent la source intarissable où ils burent sans rassasier leur désir. Puis ils reprirent le chemin de l’Acropole. Lyssa se faisait plus pesante au bras de son jeune amant.

— Écoute, reprit-elle au bout d’un instant, il faut que je t’avoue quelque chose : Je projette de quitter l’Aleïon pour être libre de me rapprocher de toi.

— Hélas ! dit Likès, à quoi cela nous servirait-il ? Ne suis-je pas, moi, obligé de demeurer à l’Arsenal pour surveiller la fabrication des armes et des galères ? La responsabilité qui pèse sur moi est terrible. Quand je m’éloigne comme aujourd’hui, j’ai toujours peur de quelque surprise fâcheuse au retour.

— N’y pense pas, supplia Lyssa. Soyons tout à la joie de cette heure. Ce serait trop demander aux dieux que de vouloir dérober l’avenir qu’ils tiennent enfermé dans leur main puissante.

— Oui, tu parles sagement, Lyssa ; cueillons le jour qui nous est donné. Ne faisons