Page:Bertheroy - Le Colosse de Rhodes.pdf/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
78
le colosse de rhodes

du Temple ; sur leurs flancs couraient des rondes de femmes échevelées, la tête infléchie en arrière. Et partout des Emblèmes, des Allégories et des Signes évoquaient cette double vie que chaque être projette au-delà de lui-même et qui est le reflet astral de son âme.

Cependant les Prêtres s’étaient groupés autour de l’autel. Au milieu d’eux, Stasippe, les épaules enveloppées d’un éphod blanc, faisait lentement brûler les parfums. L’odeur courait comme une prière le long des colonnes jusqu’aux voûtes ; elle s’élevait des lourds encensoirs et s’accumulait aux franges des draperies, aux broderies des étoffes précieuses dont la cella était tapissée. Bientôt un nuage opaque obscurcit l’atmosphère. Alors on ouvrit de nouveau les portes qui avaient été fermées pour l’oblation des parfums.

Dehors, un immense cri salua l’apparition des Héliades. Mais ce qu’on attendait surtout, c’était le taureau, image du dieu jeune et triomphant, qui ouvre l’année de ses cornes d’or et qui va renouveler la fécondité de la Terre. On l’avait choisi parmi les troupeaux