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VI

Ce matin-là, dès l’aube, Lyssa était descendue dans le Port des Parfums où des essences précieuses devaient venir de Syrie pour la fête du lendemain. En réalité, ce n’était point seulement dans le but de recevoir ces précieuses essences, que la petite Veuve-gardienne était descendue sur la grève et qu’elle épiait l’arrivée des barques légères, — mais une curiosité, un secret espoir peut-être, dominait ses pensées ; le souvenir de Likès la poursuivait ; Likès que déjà à deux reprises elle avait vu, et qui lui était apparu comme le plus beau des enfants des hommes…

L’aimait-elle ? Elle l’ignorait vraiment. Elle ne cherchait même pas à savoir ce qui se passait en son âme. Elle obéissait à quelque chose de très fort et de très doux