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le colosse de rhodes

familièrement elle lui adressait la parole, comme à un ancien ami :

— Sois le bienvenu aujourd’hui, Likès. Assieds-toi. Je me réjouis de te posséder à notre table. Veux-tu baigner tes doigts dans cette coupe d’eau parfumée où je vais aussi tremper les miens ? Elle est le symbole de la douce fraternité qui doit régner entre les convives.

Elle fit signe à un vieil esclave qui toujours se tenait debout derrière elle.

— Machaon ! N’attends pas que les autres convives soient arrivés pour passer la coupe lustrale. Offre-la d’abord au seigneur Likès, notre hôte bien-aimé.

Likès plongea ses mains dans l’eau opaline et tiède. Ce contact lui fut agréable. Il sourit dans sa barbe d’or, et ses yeux se portèrent sur les mains proches de Namourah. Il en admira la blancheur limpide traversée de petites veines d’un bleu d’ardoise. À l’index droit une turquoise énorme couvrait toute la première phalange ; des caractères hébraïques y étaient tracés.

— Tu regardes ma bague, dit la Juive tyrienne. Elle m’a été donnée par un mobed