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le colosse de rhodes

avec elle dans cette capitale au luxe brutal tous les raffinements, toute la splendeur asiatiques, et cet arôme particulier que les épouses des Hébreux portaient dans leur sein et qui exaltait dix siècles auparavant le ravissement de Salomon quand il s’écriait : « Ouvre ta tunique, ô ma bien-aimée, ouvre ta tunique, et que le nard dont ton corps est imprégné se répande sur notre couche. »

C’était dans l’intérieur de ce beau palais que Likès se disposait à pénétrer pour la première fois. Il avait transmis à Isanor la proposition de son frère Alexios, et Isanor lui avait répondu en le conviant à un banquet auquel devaient prendre part le navarque Pausistrate, Eudanus son lieutenant, et Pamphilidas qui commandait en second les navires rhodiens. Ainsi on pourrait causer et examiner l’offre du riche armateur dont le patriotisme égalait la générosité.

Quand Likès, après avoir revêtu une longue calasire de soie verte, et parfumé d’essence ses cheveux bouclés, entra dans la salle du festin, ses yeux tout de suite rencontrèrent ceux de Namourah. — Elle était assise sur une sorte de trône en bois